lundi 14 janvier 2013

L’intervention française au Mali : évidemment oui, mais après ?

Maintenant qu’il est possible d’évoquer l’opération Serval sans risquer de nuire à son bon déroulement, trois questions doivent être posées :
1) Quel était le but des islamistes quand ils lancèrent vers le Sud une attaque suicidaire au moyen de colonnes de véhicules, véritables cibles pour les hélicoptères et les avions français ?
2) Pourquoi l’Algérie, jusque là opposée à toute intervention de Paris, a-t-elle subitement changé d’avis et autorisé le survol de son territoire par l’aviation française ?
3) Que peut-il désormais se passer ?

Avant toutes choses, il importe de bien voir que la situation malienne, somme toutes « sous contrôle », cache l’incendie qui est actuellement en train de se développer dans la zone péri Tchadique. Le chaos en retour se fait en effet sentir dans tout le sud de la Libye, cependant que la contagion n’est plus qu’une question de temps au Tchad et au Darfour avec le risque de voir un continuum fondamentaliste s’établir avec les islamistes de Boko Haram du nord Nigeria.
Or, l’exemple du Mali devrait faire réfléchir. Ne perdons en effet pas de vue que ce fut l’addition de non décisions qui permit à un incendie au départ limité et pouvant être rapidement éteint au moyen d’une opération « discrète » de devenir un foyer régional de déstabilisation.
 
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6 commentaires:

  1. la France en premiere ligne , a pris une sage décision politique . Les pays périphériques vont surement suivre et s'engager sur le terrain , mais au Mali le nouveau gouvernement n'a pas été élu démocratiquement et son armée n'en est pas vraiment une, l'issue de ce nouveau conflit ,(meme si militairement ça se soldera par une réussite militaire ), restera un pays fragilisé tant que l'autorité n'aura pas accueilli les touaregs dans le nord , le Sahel restera une autoroute pour ces mouvances extrémistes g

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  2. Pourquoi faudrait-il résoudre tous les problèmes d'instabilité intérieure de chaque pays de la région. N'est-ce pas cela le néo-colonialisme?

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  3. Le Mali est et restera un pays ami de la France , francophone avec quelques milliers de ressortissants français dans la capitale , et cela a surement forcé la décision de Hollande .L'intention n'est pas de s'incruster sur ce territoire , mais bien de libérer le pays de la vermine terroriste . Le risque est que celle ci se retire des agglomérations et se dissolve dans ces grands espaces du nord , et procede par attaques surprises comme en Algerie dans le passé . Le non engagement de la France , et rester simple spectateur de la création du Malistan aurait été lâche de notre part . et c'est malheureusement le cas du non engagement de nos nombreux voisins européens absents à coté de notre armée .quand aux forces africaines , elles sont à la traine et sont loin d'être une réelle force . Nous les riches avons un réel devoir d'aide à l'Afrique et aux africains . ceci n'est pas du néo-colonialisme . g

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    1. L'islam est pratiqué par 80 % de la population malienne.
      Le président Hollande serait-il intervenu pour protéger un pays où les chrétiens composent la majeure partie de la population ?
      Quand on voit comment, au même moment, les chrétiens de Syrie sont laissés à leur triste sort, je crois connaître la réponse...

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  4. Et si la contagion s'étendait aussi vers l'Ouest,à savoir la Mauritanie dont des ressortissants sont impliqués au Mali comme certainement des éléments Polisario.On risquerait alors un conflit régional Maroc-Algérie.

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  5. Le conflit malien est déjà sorti de son cadre . La mobilité et la volatilité des troupes terroristes va compliquer l'intervention de nos troupes ; les frontières africaines n'existent que sur nos cartes , la gangrène islamiste ne pourra être traitée sans une fine surveillance par les airs de la bande sahélienne , mais il est impératif que d'autres nations bien formées interviennent rapidement à nos cotés dans ces grands espaces et le moment est venu que l'Europe quitte son fauteuil de simple spectateur .
    L'adversaire veut enfoncer le conflit dans un bourbier , dans une guerre d'usure ,aussi à l'aise sur ces terres que l'oiseau dans l'air. les clés doivent rester en de bonnes mains pour que le Mali retrouve son identité . g

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